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Sylvain



 
 
 

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6.12.04
 
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Jack Williamson : « Les humanoïdes »
Editions françaises :
1 et 2 : Editions Stock (1950 et 1971) ;
3 : Edito-Service (1974) ;
4 : Livre de Poche n°7003 (1977) ;
5 : Presses Pocket n°5284 (1988).
Edition originale : « The Humanoids » (1949).
Traduit par Philippe Sterne.

Jack Williamson est né en 1908 à Bisbee dans l’Arizona. Son grand âge en fait aujourd’hui le doyen de la SF américaine. Enfant, il a connu les chariots bâchés que l’on voit dans les westerns et qui permirent à sa famille d’aller jusqu’au Nouveau-Mexique.
Il grandit dans une ferme isolée du monde et connaît bien les fondamentalistes religieux (ceux qui font une interprétation littérale de la Bible).
Il commence à publier en 1928 et est alors très influencé par l’un des maîtres de la littérature fantastique d’alors : Abraham Merritt. Il écrira par la suite des space opera (série de la légion de l’espace) et des « time opera » ("Legion of time", en français "Les guerriers du temps"). Il est également l’auteur du roman « Plus noir que vous ne pensez », un classique de la Science Fiction et ne cessera de publier que dans les années 1990.

« Les humanoïdes » est un de ses romans les plus célèbres. Il a longtemps été considéré comme un des chefs d’oeuvre de la Science Fiction.
L’histoire se passe plusieurs milliers d’années dans le futur et l’homme a colonisé de nombreuses planètes. Parfois les choses ne se sont pas bien passées et la civilisation a pu régresser à un niveau préindustriel. Les connaissances scientifiques sont alors oubliées jusqu’à ce que la marche en avant reprenne et que des savants redécouvrent le savoir de leurs ancêtres. C’est la situation de la planète où l’action des « humanoïdes » se déroule. Le savoir scientifique est comparable au niveau des années 40 américaines. La planète est unifiée mais la menace vient d’abord d’une civilisation totalitaire d’un système solaire proche : les triplanétaires. Dans ce roman publié d’abord en 1949, on reconnaîtra au passage le conflit USA-Allemagne nazie.

Le personnage principal de ce roman est le Dr Clay Forester, un physicien de génie qui grâce à ses découvertes a mis au point une arme permettant d’annihiler les planètes triplanétaires si celles-ci décident d’attaquer. Les découvertes de Forester sont fondées sur le « rhodo-magnétisme », une sorte de magnétisme basé sur le rhodium, le nithénium et le palladium. La maîtrise de ce nouveau domaine scientifique permet de libérer une énergie colossale et de dépasser la vitesse de la lumière.

Peu avant que les puissances triplanétaires ne se décident à frapper, Forester est contacté par Mark White, un philosophe venu l’avertir qu’un danger encore plus grand menace sa planète : les « humanoïdes ». Ce sont des robots utilisant la technologie rhodo-magnétique dont les buts sont de servir les hommes et de les protéger du mal. Ils sont tous reliés à un gigantesque cerveau artificiel situé sur la planète Aile IV qui contrôle chacun de leurs faits et gestes. White prévient Forester que les vaisseaux humanoïdes sont déjà en route et qu’ils vont intervenir avant que la guerre n’éclate avec les puissances triplanétaires et effectivement l’invasion a bientôt lieu...
Les humanoïdes ne sont pas ouvertement violents, ils ont été programmés pour surtout empêcher les hommes de faire le mal ou de se faire du mal. Ainsi les robots empêchent-ils peu à peu les hommes de fumer, de faire du vélo ou de se livrer à la recherche scientifique par exemple. Les maisons sont agrandies et deviennent luxueuses et sans danger mais les portes ne peuvent plus être ouvertes que par les robots...
Ceux qui ne parviennent pas à trouver le bonheur sont exposés à l’euphoride, une drogue qui rend amnésique et fait retomber en enfance.

Mark White dirige en fait un groupe de résistants dont le but est de détruire le cerveau dirigeant les humanoïdes. Ce groupe de résistants est constitué par des hommes et une petite fille faisant preuves de dons parapsychologiques comme la télépathie, la psychokinésie ou la téléportation, toutes choses inconcevables pour les machines.
Après quelques péripéties, Forester rejoint White et étudie le moyen de modifier la programmation du cerveau électronique humanoïde. Au moment où il croit réussir, il se heurte à Frank Ironsmith qui a jadis travaillé comme technicien pour Forester. Ironsmith est en fait membre d’un autre groupe d’hommes qui ont choisi de se mettre au service des machines en échange de leur liberté. Ces « collabos » vont aider les humanoïdes à mettre au point une technologie permettant de mettre en échec les facultés parapsychologiques des résistants. Ces derniers seront faits prisonniers et deviendront les cobayes d’expériences scientifiques.
Finalement, le triomphe des humanoïdes sera total : le cerveau des récalcitrants sera opéré et les résistants ne comprendront même plus pourquoi ils résistaient. Le livre se clôt sur l’image d’anciens résistants « reprogrammés » partant à la conquête de la galaxie d’Andromède...

Pendant des décennies, « Les humanoïdes » a été considéré comme un des chefs d’oeuvre de la Science Fiction. Aujourd’hui un peu oublié, ce texte a vieilli par certains aspects. Les explications pseudo-scientifiques par exemple peuvent maintenant faire sourire et la parapsychologie est un peu passée de mode. La figure de style consistant à prétendre décrire un monde futur assez éloigné de nous pour ne nous montrer finalement que des hommes qui pourraient être nos contemporains est vieillotte et l’effet d’étrangeté s’est émoussé. Malgré tout, ce roman reste intéressant car le rêve d’une vie aseptisée et sans aucun risque que les humanoïdes organisent pour les hommes est bien présent à notre époque. Qu’on songe à l’extension toujours plus grande du principe dit « de précaution » par exemple ou aux campagnes irrationnelles contre le tabac dont l’objet réel est de toujours plus renforcer le contrôle social de la vie des individus au nom d’une mythique « santé publique »...

D’après ses écrits et ses interviews, Jack Williamson a été très marqué par Hiroshima et Nagasaki et la peur de l’annihilation mutuelle des belligérants est bien présente dans ce roman. Publié en 1949, il est exactement contemporain de la publication du célébrissime roman de George Orwell « 1984 ». Les deux romans reposent sur la peur du contrôle total de la vie humaine par des machines presque pensantes chez Williamson, par un ordre socialiste totalitaire chez Orwell. Chez Williamson, les machines interviennent d’abord pour empêcher la guerre, chez Orwell, cette dernière justifie tout. Chez Williamson, la mémoire individuelle peut être abolie par une drogue, chez Orwell, le passé peut être réécrit par une administration. Orwell imagine décrire l’univers communiste, Williamson invente une métaphore du monde social-démocrate contemporain.

Sylvain

P.S. : à noter qu’en 1980, Jack Williamson a donné une suite intitulée « The Humanoid Touch » à son roman. Cette suite est demeurée inédite en français.

Références :

- Préface de Jacques Bergier à « Plus noir que vous ne pensez », éd. Rencontre (1970).
- Préface de Pierre Versins à « Les humanoïdes », éd. Edito-Service (1974).
- « Rencontre avec l’auteur : Jack Williamson » par Jean-Pierre Moumon et Martine Blond in « Antarès » n°5 (1982).
- « Portrait de l’artiste en jeune loup-garou » par Patrice Duvic, introduction à « Millions de soleils », une anthologie des meilleures nouvelles de Jack Williamson (Presses Pocket n°5285, 1988, col. « Le grand temple de la S.F. »).


Illustration de Christian Broutin pour « Les humanoïdes » paru chez Edito-Service en 1974.

Quelques mots sur la nouvelle « Les bras croisés » du même auteur :

La nouvelle « Les bras croisés » a été publiée à l’été 1947. C’est elle qui a servi de matrice au roman « Les humanoïdes ». L’argument en est similaire mais les différences sont révélatrices.
Le récit se passe sur Terre dans le futur proche. Underhill vend des androïdes qui sont des sortes de robots ménagers. Les affaires ne sont pas très bonnes et un nouveau concurrent s’installe en ville : « l’Institut Humanoïde ». Les machines proposées par cet « institut » sont bien plus performantes que les robots habituels. Il n’est plus besoin de travailler et le coût peut sembler peu élevé : pour bénéficier de tous les avantages fournis par les humanoïdes, il suffit de céder l’ensemble de ses biens à l’institut... Le succès est immédiat et bientôt, les hommes ne peuvent plus conduire leur voiture, jouer aux fléchettes ou bricoler... La police elle-même ne sera bientôt plus nécessaire.
Le siège de l’Institut Humanoïde est installé sur la planète Aile IV et ses machines utilisent les technologies issues du « rhodo-magnétisme ».
En même temps, la femme d’Unterhill accueille chez eux un nouveau locataire qui se révèle être l’inventeur des humanoïdes. Après avoir mis au point des armes au pouvoir de destruction terrifiant sur sa planète natale, il a assisté à leur utilisation et a voulu rendre une nouvelle guerre impossible en inventant les humanoïdes et le cerveau électronique qui les dirige. Cet homme est devenu un réfugié qui fuit l’avance planète après planète des humanoïdes. Ceux-ci sont programmés pour respecter sa liberté tant qu’il ne s’attaque pas directement à eux.
La fin est aussi pessimiste dans cette nouvelle que dans le roman : pas d’« euphoride » certes mais une opération chirurgicale du cerveau qui rend les hommes heureux malgré eux. Quelques différences entre les deux cependant : pas de parapsychologie dans la nouvelle - Jack Williamson explique que c’est l’influence de John W. Campbell, le rédacteur-en-chef du magazine « Astounding Stories » qui l’a poussé à écrire le roman en y intégrant cette dimension paranormale - ; le récit se passe dans un futur proche plutôt que dans un futur lointain ressemblant étrangement au présent, ce qui rend le récit plus crédible. Une nouvelle qui reste excellente et qui a moins vieilli que le roman.

Sylvain

Références : la nouvelle « Les bras croisés » a été éditée dans le recueil intitulé « Millions de soleils » (op. cit.).
Elle avait été précédemment éditée dans l’anthologie « Chefs d’oeuvre de la science-fiction » (Fiction spécial n°11, éditions OPTA, 1967) et dans le recueil réuni par Robert Silverberg « Des hommes et des machines » (éd. Marabout n°434, 1973).

 

 
   
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