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28.8.03
 
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Robert Shea & Robert Anton Wilson : La trilogie «Illuminatus !»
Traduction : G. Fournier.
Tome 1 : « L’oeil dans la pyramide », Librairie des Champs-Elysées, collection « Abysses » n°8 (1998), titre original : « The Eye in the Pyramid » (1975).
Tome 2 : « La pomme d’or », Librairie des Champs-Elysées, collection « Abysses » n°17 (1999), titre original : « The Golden Apple » (1975).
Tome 3 : « Leviathan » (non traduit).
Cette trilogie a obtenu le prix Prometheus catégorie « Hall of
Fame » en 1986.

« Les anarchistes, découvrit Joe, n’entendaient pas quitter la LESD -
« Nous allons rester et botter quelques culs là où il faut », déclara l’un d’eux, sous les applaudissements et les hourras des autres. Quant au reste, ils semblaient en proie à une certaine confusion idéologique. Graduellement, il parvint à dégager les différentes positions exprimées : les anarchistes individualistes, qui parlaient comme des Républicains (sauf qu’ils voulaient se débarrasser complètement du carcan gouvernemental) ; les anarcho-syndicalistes et les Wobblies, qui parlaient comme des marxistes (sauf qu’ils voulaient se débarrasser complètement du carcan gouvernemental) ; les anarcho-pacifistes, qui parlaient comme Gandhi et Martin Luther King (sauf qu’ils voulaient se débarrasser complètement du carcan gouvernemental) ; et un groupe surnommé, plutôt affectueusement, les « Dingos » - dont la position était totalement inintelligible. Simon en faisait partie. »

« L’oeil dans la pyramide » pages 169 et 170.

C’est un phénomène souvent noté que l’édition française en général n’est pas très réactive et que certains ouvrages importants en sciences, en sciences sociales ou pour ce qui nous concerne ici en Science Fiction attendent très longtemps avant d’être traduits. C’est le cas de la trilogie « Illuminatus » dont l’édition française non seulement retarde de plus de vingt ans sur l’édition originale mais est restée incomplète du fait de la disparition prématurée de la collection « Abysses ».
La Librairie des Champs-Elysées fait partie du groupe Hachette et est surtout connue par les collections policières des éditions dites du Masque. La collection « Abysses » était donc d’une certaine façon la lointaine descendante des collections de Science Fiction et de littérature fantastique de cet éditeur dans les années 1975 à 1981.

Les auteurs sont très peu connus en France. Robert Shea est souvent confondu avec Michael Shea (l’auteur notamment d’une suite au « Cugel l’Astucieux » de Jack Vance) et Robert ANTON Wilson ne doit pas être pris pour Robert CHARLES Wilson régulièrement publié chez J’ai lu.
A moins que ces confusions possibles ne soient volontaires et ne cherchent à brouiller les pistes ? Car la série « Illuminatus ! » nous entraîne dans une relecture de l’histoire du monde qui pourrait nous rendre quelque peu paranoïaques.
« L’oeil dans la pyramide », le premier volume s’ouvre sur la citation suivante d’Ishmael Reed :
« L’histoire du monde est l’histoire de la guerre entre sociétés secrètes. »
Le projet du roman est ainsi très bien résumé car l’intrigue nous plonge dans un maelström de sectes, de personnages historiques, de croyances religieuses et d’idéologies.
On rencontre ainsi aussi bien la pomme de la Genèse qu’un Nautilus à la Jules Verne mâtiné de « Yellow Submarine », Lovecraft que Tolkien, les communistes que les fascistes, Timothy Leary qu’Adolf Hitler. Car il y a aussi une dimension politique à ce texte.
Pour tenter de résumer : depuis l’Atlantide (qui a bien sûr réellement existé), les hommes sont partagés en deux factions qui luttent entre elles. D’un côté les « Illuminés » qui veulent organiser la société d’une façon assez rigide, et de l’autre les « Discordiens » qui sont des adeptes du chaos. A moins que ce ne soit l’inverse ? Les Illuminés de Bavière (une sorte de secte du XVIè siècle) sont ainsi mis à contribution aussi bien que les « Haschichins » ou « Assassins » du XIè siècle. (1)
D’autres motifs très importants de l’imaginaire américain rythment également le récit comme l’assassinat de John Kennedy et les tensions raciales entre Blancs et Noirs.

Donc une dimension politique.

« En tant que juge, poursuivit-il, je rejette cette affaire pour différentes raisons. L’Etat est mentalement dérangé et totalement inapte à arrêter, juger et incarcérer ceux qui s’opposent à sa politique. Mais je doute que ce jugement, quoique évident pour toute personne de bon sens, entre dans le cadre de notre jurisprudence américaine. Je décrète donc également que le droit à détruire des biens gouvernementaux est protégé par le premier amendement à la constitution des USA et que, par conséquent, le crime dont ces personnes sont accusées n’en est pas un au regard de la constitution. Les biens gouvernementaux appartiennent à l’ensemble du peuple, et le droit du peuple à exprimer son déplaisir vis-à-vis du gouvernement en détruisant ses biens est précieux et doit être respecté. »
« La pomme d’or », page 108.

Les idées libertariennes sont explicitement celles de certains personnages comme Mavis, une femme qui se déclare adepte du laissez-faire capitaliste même si les auteurs n’ont pas l’air de beaucoup apprécier Ayn Rand.
Le titre du troisième volume « Leviathan » est d’abord une référence biblique (c’est un monstre marin) mais est aussi une référence à l’ouvrage de T. Hobbes paru en 1651 sur la nécessité d’organiser un Etat absolutiste pour que l’homme puisse vivre en société (à comparer à la notion de « Contrat social » de Rousseau finalement assez proche). Le mot Léviathan désigne souvent actuellement l’Etat, en général avec une nuance critique quand il s’agit de dénoncer son poids et la menace permanente qu’il représente pour nos libertés.

Le style est un peu déroutant pour nous aujourd’hui. Il s’agit d’une sorte de collage de points de vue, de styles narratifs très divers avec une multitude de personnages différents. On passe sans transition de l’un à l’autre d’où une impression d’éclatement et même de fouillis de la narration. Dans le corps du texte, Joyce et Faulkner sont d’ailleurs cités comme références. On pourra donc très bien être rebuté par ce style kaléidoscopique.

Quasiment inconnu en France, « Illuminatus! » est devenu un phénomène aux Etats-Unis. La première trilogie a été prolongée et on arrive aujourd’hui à une dizaine de volumes publiés. Un jeu de société a été conçu par Steve Jackson (l’un des fondateurs de « Games Workshop ») et a été édité en France par les éditions « Jeux Descartes » en 1990. (2) On trouve même sur le net des sites se réclamant du « discordisme ». (3) On pourrait également citer une sorte de clone : le roman « Le pendule de Foucault » d’Umberto Eco (Grasset, 1990) qui brasse aussi une grande quantité de sectes, de sociétés secrètes et de révélations sur les dessous de l’histoire. (4)

Donc si vous lisez l’anglais (ou l’allemand !) pas d’hésitation. La trilogie « Illuminatus ! » est un OVNI littéraire d’un très grand intérêt. Si comme moi vous ne lisez que le français et que cet ouvrage vous intéresse, il faudra commencer à chercher les deux premiers volumes chez les bouquinistes car ces livres sont épuisés chez l’éditeur et ont été soldés il y a quelques années. Mais cette quête en vaut la peine...

Sylvain

Notes :
(1) : Voir « Les sociétés secrètes » de Arkon Daraul (J’ai lu, collection « L’aventure mystérieuse » n°A283, 1974). Cet auteur est d’ailleurs mentionné dans « L’oeil dans la pyramide ».
(2) : Voir présentation du jeu « Illuminati » dans le magazine
« Jeux & Stratégie » nouvelle série n°3 (Janvier 1990) page 10.
(3) : Par exemple sur ce site.
(4) : Voir le « Dizionario del pendolo di Foucault » de Luigi Bauco et Francesco Millocca (Gabrielle Corbo Editore, 1989).


 

 
   
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