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Sylvain



 
 
 

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18.5.03
 
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Eric Frank Russell : « La grande explosion »
Edition OPTA, CLA n°69 (1978), comprend également un autre roman du même auteur : « Le sanctuaire terrifiant ».
Edition originale : « The Great Explosion » (1962).
Traduction : C. et L. Meistermann.
Prix Prometheus catégorie « Hall of Fame » en 1985.

Auteur britannique, Eric Frank Russel a fait presque toute sa carrière aux Etats-Unis. Il est l’auteur d’un classique de la Science Fiction : « Sinister Barrier » (1939, en français « Guerre aux invisibles », 1952) sur le thème du « Ils sont parmi nous... » dans lequel les invisibles Vitons se nourrissent de nos émotions négatives. L’homme étant naturellement bon et généreux, ils induisent nos comportements violents comme la guerre, les meurtres et autres atrocités.

Pas d’extraterrestres dans « La grande explosion » mais un roman au ton franchement humoristique et dont la lecture est très agréable.
Point de départ : après qu’un quasi-demeuré a inventé par hasard le moyen de voyager plus vite que la lumière, la moitié de l’humanité a pris le chemin des étoiles.

« Les vaisseaux Blieder essaimèrent tandis que toutes les familles, religions, cliques et bandes qui pensaient que c’était mieux ailleurs partirent sur les pistes des étoiles. Instables, ambitieux, mécontents, martyrs, excentriques, asociaux, excités et simples curieux filèrent par dizaines, par centaines, par milliers, par dizaines de milliers. »
(Prologue)

C’est ça la « Grande Explosion ». Quatre cents ans plus tard, les Autorités Terriennes décident de réunir dans un empire galactique les mondes ainsi colonisés car des extraterrestres hostiles pourraient un jour - qui sait ? - surgir des profondeurs de l’espace. Des expéditions chargées de reprendre contact sont organisées et nous allons suivre l’une d’elle.
Placé sous l’autorité d’un Ambassadeur Impérial, le vaisseau visitera successivement quatre planètes avec mission d’établir un traité d’alliance avec les descendants des exilés et de laisser sur place une ambassade et une garnison.

La première planète visitée est peuplée par les descendants de bandits et de criminels exilés là de force. Les habitants sont organisés en « forts » indépendants comptant jusqu’à plusieurs milliers de personnes. Les femmes peu nombreuses à l’origine ont une grande liberté et sont libres de quitter leur fort si aucun habitant mâle ne leur convient. Robert Heinlein dans « Révolte sur la Lune » se souviendra de cette idée. Les hommes, eux, sont surtout occupés à en faire le moins possible et à chaparder tout ce qu’ils peuvent car leur mépris pour le travail est impressionnant. Il n’y a ni autorité centrale, ni gouvernement et les Terriens repartiront sans avoir pu établir leur ambassade...

La seconde planète, Hygéia, est très différente. Elle a été peuplée par deux groupes : d’une part les Fils de la Liberté, d’autre part les Naturistes.
Si les Fils de la Liberté ont quasiment disparu, les Naturistes se portent bien. Ils vouent un culte à la bonne forme et à la santé physique. Ils vivent nus, passent leur temps à faire du sport et ne consomment aucune substance néfaste. Chaque Hygéien entrant en contact avec les Terriens doit d’ailleurs se faire désinfecter...
Après quelques quiproquos, notamment à propos de la nudité des habitants (le roman date tout de même de 1962), les Terriens réussiront à établir une ambassade. Elle sera installée sur une île afin de ne pas risquer de contaminer les autochtones. Mission accomplie donc.

La troisième planète est déserte et inhabitée, seules quelques ruines subsistent d’une occupation humaine. Fort prudemment, par crainte de contagion par une maladie mortelle inconnue, les Terriens ne se poseront pas.

Mais la planète la plus intéressante est la quatrième. Les Terriens y atterrissent dans l’indifférence générale. Pas un habitant ne se dérange pour les rencontrer. Un peu vexés, les visiteurs vont tenter de capturer de force un des habitants. Il y aura plusieurs tentatives infructueuses. Lors de l’une d’elles, les Terriens arrêteront un bus qui passe sur une route passant à proximité du vaisseau. Ils constateront avec surprise que les passagers et le chauffeur sont menottés par les chevilles à leur siège...
Finalement, un des soldats sera envoyé seul dans la ville voisine car il a apporté avec lui son vélo. Il rencontrera alors des habitants et nous commencerons à comprendre comment fonctionne cette étrange société.
Pour résumer, l’argent n’existe pas et les gens se donnent les uns aux autres ce qu’ils appellent des « obs ». Ce sont des obligations qu’ils se doivent les uns aux autres et qu’ils effacent en donnant un service ou un bien. Par exemple le propriétaire d’un magasin donne ce qu’il a dans son magasin à des pompiers de façon à ce que si son magasin prend feu, les pompiers effacent leurs obligations en venant éteindre l’incendie. Dans le livre, le système fonctionne car les villes sont de petite taille et tout le monde se connaît. Il n’y a pas d’autorité constituée ni de gouvernement. Lorsqu’on propose quelque chose qui ne leur plaît pas aux habitants, ils répondent « Otto », ce qui veut dire « Occupe-Toi de Tes Oignons ! » (en anglais « MYOB », « Mind Your Own Business »(1)).
Le système de propriété est également remarquable. Une ferme ou un champ appartient à celui qui s’en occupe. S’il en a marre, il s’en va tout simplement et quelqu’un d’autre peut prendre sa place sans avoir rien à payer (rappel : l’argent n’existe pas). Cela fait penser me semble-t-il au système préconisé par Murray Rothbard dans « L’éthique de la liberté » (voir en particulier le chapitre 6 : « La philosophie du Droit chez Robinson Crusoé »).

Les Terriens finiront par comprendre que si les passagers du bus étaient attachés à leur siège, c’était pour que eux (les Terriens !) ne puissent les faire prisonniers... On leur expliquera aussi qui était Gandhi (dont les habitants se réclament) et ce qu’est la désobéissance civile.
Après un temps d’observation, les visiteurs séduits par cette société libre commenceront à déserter en nombre le vaisseau pour se fondre dans la population. L’Ambassadeur le fera décoller en catastrophe avant que le manque d’hommes ne rende impossible son utilisation dans l’espace...

Ce roman est un chef d’oeuvre. Drôle, intelligent, plein d’idées, j’en recommande sans réserve la lecture. Il mériterait bien d’être réédité.

Sylvain

(1) : Dans "Vers une société sans Etat" (éditions Les Belles Lettres, 1991, page 369), David Friedman se demande si Eric Frank Russell n'est pas l'inventeur de cette expression. En fait non car on peut entendre cette phrase ("Mind Your Own Business") dans le film de Ernst Lubitsch "The Shop Around The Corner" à la quarante-troisième minute. Ce film date de 1939 et les rôles principaux sont interprétés par Margaret Sullavan et James Stewart.

P.S. : A noter que ce volume du CLA a été illustré de dessins signés Jean-Louis Floch. En 1978, il devait alors débuter.



P.P.S. : E. F. Russell avait déjà utilisé le thème des conquérants assimilés et pacifiés par le peuple qu’ils sont censés avoir conquis dans une nouvelle de 1948 : « Late Night Final », en français : « La fin du voyage au bout de la nuit » in Fiction spécial n°9 (1966).

Références complémentaires :
- « Eric Frank Russell ou la non-violence » par Marcel Thaon in Fiction n°191 (Novembre 1969), repris dans « Guêpe - Plus X » CLA n°53, 1974, éd. OPTA.
- « Croisades contre la connerie » critique par Jean-Pierre Fontana in Fiction n°298 (Février 1979).

Extraits :

(Au moment de départ... )
« Une masse compacte de gens se tenaient derrière les barrières et étudiaient le vaisseau avec des regards bovins de bons contribuables obéissants. Il ne venait à l’esprit d’aucun que quelqu’un avait payé pour cette vision gigantesque, ni qu’il avait été effectué une sérieuse ponction dans leur portefeuille individuel et collectif.
Les gens étaient momentanément incapables de réflexion profonde à propos de la dépense occasionnée. Le drapeau avait été hissé, les orchestres jouaient, c’était un événement patriotique. Les conventions veulent que l’on ne songe pas à l’argent dépensé lors des événements patriotiques ; l’individu qui choisit ce moment-là pour compter l’argent qui lui reste est, par définition, un traître et un bon à rien.
Le vaisseau reposait donc, tandis que le fanion tribal flottait à la brise et que les orchestres produisaient des sonorités tribales et qu’une sélection tribale de braves triés sur le volet montaient à bord à la queue leu leu. »

(chapitre 1)

(Après l’atterrissage sur la quatrième planète, alors qu’aucun habitant ne daigne se déranger...)
« Soit cela, soit ils ont peur. Ou bien encore ils sont tous plus dingues que sur les autres mondes. Pratiquement, toutes ces planètes ont été annexées par des gens bizarres qui voulaient créer un paradis où leurs excentricités pouvaient se donner libre cours. Et les idées folles deviennent alors conventionnelles après quatre cents ans de continuité parfaite. Il est, à ce stade, considéré comme normal et convenable de nourrir l’araignée dans le plafond de votre grand-père. Cela et des générations de croisements peuvent constituer des individus vraiment étranges. Mais nous les guérirons avant d’en avoir fini ! »
(Chapitre 8)

 

 
   
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