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Sylvain



 
 
 

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15.2.05
 
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Laurent Genefort : « Le monde d’Omale »
1 : « Omale », J’ai lu « Millénaires » (2001), réédité chez J’ai lu Science Fiction n°6858 (2004) ;
2 : « Les conquérants d’Omale », J’ai lu « Millénaires » (2002), réédité chez J’ai lu Science Fiction n°7515 (2005) ;
3 : « La muraille sainte d’Omale », J’ai lu « Millénaires » (2004), réédité chez J'ai lu Science Fiction (2006).

Il est rarissime que je présente sur ce blog des romans écrits par des auteurs français. Je le déplore mais il semble bien que les écrivains de notre pays ne s’intéressent pas à la question de la liberté et qu’imaginer une véritable société d’hommes libres ne les intéresse pas. Dire que la liberté, c’est d’abord le respect de la propriété privée paraît pour le moins bizarre en France où il est difficile d’échapper au collectivisme ambiant. Les seuls écrits politiques que l’on trouve sous la plume d’écrivains français révèlent trop souvent un point-de-vue plus ou moins gauchiste et donc liberticide.
Les romans du « monde d’Omale » de Laurent Genefort ne posent pas spécialement le problème de la liberté mais j’avais quand même envie d’en parler ici...

Bien que né en 1968, Laurent Genefort a déjà publié une quarantaine de romans qu’on peut en gros classer en trois groupes : les premiers romans publiés aux éditions du Fleuve Noir en format poche et plutôt courts (« Arago » ou « La compagnie des fous » par exemples) ; des romans pour jeunes lecteurs publiés depuis quelques années aux éditions Degliame et qui relèvent plutôt de l’heroic-fantasy (« Le démon miroir » ou « L’odyssée des sirènes ») et les romans de Science Fiction publiés chez J’ai lu ou chez l’Atalante (« La mécanique du talion ») qui sont de véritables réussites « sciencefictives ».

Les trois romans du cycle d’Omale se situent dans le même univers mais ne se suivent pas. Ils peuvent tout à fait être lus indépendamment les uns des autres même si certains éléments se répondent d’un titre à l’autre.
Omale est une sphère en rotation construite autour de l’étoile Héliale. Ce mouvement de rotation crée une gravité artificielle sur la surface interne de la sphère. Deux planètes tournent également autour d’Héliale à une distance plus proche qu’Omale. Cette dernière est constituée d’un matériau ultra-lourd, le carb. Omale entoure l’étoile comme la coquille d’un oeuf et forme ce qu’on appelle une « sphère de Dyson » du nom du physicien Freeman Dyson qui dans les années soixante a le premier imaginé une telle réalisation. Un objet de ce type a déjà été brillamment utilisé par Larry Niven dans le cycle de « l’Anneau-Monde » où la sphère est remplacée par une sorte de gigantesque ruban en rotation autour de son étoile...
Dans l’oeuvre de Laurent Genefort, les constructeurs d'Omale sont sans doute les Vangks, un peuple extraterrestre mythique à qui l’humanité doit l’existence des « Portes » qui permettent de passer instantanément d’une étoile à l’autre. Au cours des siècles, les hommes ont découvert et utilisé vingt mille de ces Portes.
Il y a mille cinq cents ans, des vaisseaux qui utilisaient ces Portes spatiales ont été mystérieusement détournés et se sont retrouvés à l’intérieur d’Omale. Ils se sont posés dans une zone rendue habitable pour les humains et par la suite leurs passagers ont fait souche. Deux peuples extraterrestres sont arrivés en même temps que les humains : les Chiles et les Hodgqins.
La surface habitable où se trouvent ces trois espèces (sur Omale, on dit ces trois rehs...) s’appelle une « Grand’Aire » et couvre une surface d’environ dix mille « gaias », soit dix mille fois la surface totale de la Terre. La surface totale d’Omale étant d’environ dix millions de gaias, la zone connue et habitée par les trois rehs malgré son immensité n’en représente qu’une toute petite partie.
Après plus de mille ans d’expansion et de guerres entre les rehs, les humains occupent une surface de 200 gaias, les Chiles occupent 250 gaias et les Hodgqins se contentent de 50.
Une fois arrivés sur Omale, les hommes ont dû s’adapter à leur nouvelle situation. Les vaisseaux spatiaux ont été bientôt démantelés car la surface d’Omale contient peu de métal. Dans les décennies qui ont suivi, les religions ont connu une grande expansion qui a plongé pendant plusieurs siècles l’humanité dans une sorte de Moyen Age. Beaucoup de connaissances ont été oubliées pendant cette période en particulier l’existence d’un univers extérieur à Omale. Les religions ont adapté leur message et les Chiles et les Hodgqins sont souvent assimilés à des créatures démoniaques.

1 : « Omale ».
Il s'agit du premier roman publié de la série. L’action se passe plus de mille cinq cents ans après l’arrivée des humains sur Omale. C’est une époque où les trois rehs vivent à peu près en paix et l’histoire est basée sur la rencontre entre six personnes, trois humains, deux Chiles et un Hodgqin qui ont tous mystérieusement reçu un fragment de la coquille d’un oeuf. Une fois la coquille reconstituée, une sorte de message apparaît qui doit guider les personnages... De nombreuses péripéties dont une attaque par des pirates de l’air compliquent cette rencontre qui a lieu à bord du « Yyalter », une nef aérienne chile.
Roman intéressant même si ce n’est pas le meilleur de la série, « Omale » pose les bases d’un univers gigantesque. Les personnages sont bien construits, les informations nombreuses et l’action prenante. Laurent Genefort rend un hommage discret à Jack Vance avec la présence d’un homme-Chile, un elerak (on pense irrésistiblement au cycle de Tschaï et à ses hommes-Wankhs et à ses hommes-Dirdirs). Moteur de l’intrigue, les personnages jouent au fejij, une sorte de super jeu de rôle qui est à la fois la religion et la philosophie des Chiles. Les perdants doivent raconter d’où ils viennent et comment ils sont arrivés sur le Yyalter.
Il est dommage que la crédibilité du récit soit un peu mise à mal par l’usage de coïncidences « trop belles pour être vraies » et par des accès de politiquement correct comme pages 44 et 45 (version « Millénaires ») où un éducateur nous explique que le racisme n’est que culturel et surtout pas inné. Il faudrait quand même prendre conscience que par définition, le culturel chez l’être humain est également naturel ou inné et que la question de l’origine du racisme est sans doute plus complexe que ce qui est dit dans ce roman.
Mais ce sont des points relativement mineurs qui n’enlèvent rien à la force d’évocation d’« Omale ».



2 : « Les conquérants d’Omale ».
L’histoire se passe cinq cents ans avant « Omale ». Des guerres incessantes opposent les trois rehs et après avoir beaucoup perdu de terrain face aux Chiles, les humains ont réussi à les arrêter. La trame principale de ce roman est un épisode clef de la guerre opposant Chiles et humains, épisode qui sauve probablement l’humanité de l’éradication. Si les Chiles dominent les airs grâce à leurs immenses nefs, les humains utilisent un réseau très développé de chemins de fer qui joue un rôle crucial dans cette aventure. Parallèlement, une mystérieuse glaciation frappe une partie des territoires humains et nous suivons aussi le destin d’une expédition humaine chargée de cartographier un immense territoire et qui va devoir trouver la cause de cette glaciation...
Laurent Genefort rend de nouveau hommage à d’autres écrivains de Science Fiction comme page 70 de la version « Millénaires » où un des personnages demande à un autre s’il croit qu’il a été choisi par le Haut Commandement humain pour sa chance supposée, ce qui est encore une référence directe à l’un des personnages de « L’Anneau-Monde » de Larry Niven. Mais le plus important est la référence à G.-J. Arnaud et à son cycle monumental de la « Compagnie des glaces » qui concilie glaciation et compagnies de chemin de fer. Excellent roman, « Les conquérants... » permet de mieux connaître une quatrième rehs, les AEzirs qui vivent dans l’espace entre Omale et Héliale. Ces êtres font du commerce avec les rehs d’Omale en leur fournissant des minéraux extraits des planètes intérieures. La guerre décrite dans ce roman fait penser à ce que nous savons de la Première guerre mondiale, avec ses tranchées, ses gaz de combat et son nombre énorme de combattants. Les différentes lignes du récit finissent par s’emboîter sans heurt à la fin du roman.

3 : « La muraille sainte d’Omale ».
Cinquante ans après « Omale », une expédition scientifique regroupant des savants des trois rehs part pour explorer le Landor, ce territoire humain qui se trouve à l’intérieur de la muraille sainte d’Omale. Cette muraille mesure plus de 70 000 kilomètres de long et a été bâtie dans les premiers siècles de l’occupation humaine par des peuples qui refusaient tout contact avec les Chiles et les Hodgqins. Il s’est passé quelque chose à l’intérieur du Landor car ses habitants, persuadés que la fin du monde était proche ont soudainement quitté cette zone et ont envahi les territoires humains jusqu’aux zones de contact avec les autres rehs, mettant en péril la fragile paix régnant avec eux. Les scientifiques dirigés par un physicien chile sont victimes de la destruction accidentelle de la nef qui devait les emporter jusqu’au coeur du Landor et c’est à pied et avec des chariots qu’une expédition réduite découvrira ce qui s’est réellement passé...
Très bon roman, ce récit arrive à concilier aventure, exotisme et hard science. La description du Landor est remarquable et les éléments d’explication scientifique excellemment intégrés à la trame du récit. C’est peut-être aussi le roman qui fait le mieux sentir au lecteur l’immensité d’Omale, immensité géographique comme immenses espaces de temps qui se sont écoulés depuis l’arrivée des humains sur Omale.

Pour conclure sur ce cycle d’Omale qui est sans doute loin d’être terminé, je voudrais dire que Laurent Genefort est un grand auteur français de Science Fiction. Il connaît bien cette littérature, il a beaucoup lu et a su mettre en place un univers très personnel et passionnant. Il excelle aussi à intégrer dans son récit des éléments ou des détails qui font vrais et qui rendent crédible l’histoire. Il intègre aussi des éléments presque fantastiques, je pense par exemple aux Vestiges ou aux Merveilles d’Omale qui donnent une ampleur exceptionnelle à cet univers. Après trois romans et donc près de 1400 pages, on a envie d’en savoir encore plus sur ce monde unique. Le potentiel romanesque de cet univers est considérable, en particulier par la mise en présence de trois espèces pensantes bien différentes les unes des autres. Personnellement, j’aimerais que Laurent Genefort nous fasse découvrir dans un de ses prochains textes la civilisation hodgqine, tellement autre et qui n’a tenu jusqu’à présent qu’une place relativement réduite dans le cycle...

Sylvain

P.S. : Laurent Genefort a également publié deux nouvelles relevant du monde d’Omale. Il s’agit de « Un roseau contre le vent » (in Galaxies n°19, décembre 2000) et de « Arbitrage » (in Galaxies n°26, septembre 2002).

Liens :

- Omale, le site ;

- Une interview de Laurent Genefort ;

- Pour en savoir plus sur Freeman Dyson ;

- La thèse de Laurent Genefort consacrée à cinq "livres-univers" de Science Fiction.



Une réponse de Laurent Genefort :
(merci à lui !)

« Je suis ravi que le cycle vous ait plu.
Concernant le passage sur le racisme dans le 1er volume, vous avez sans doute remarqué qu'il s'agit tout d'abord d'un clin d'oeil à l'un de mes auteurs favoris, P.J. Farmer, incarné dans le personnage du prêtre Farmier, qui a traité de ce thème dans certaines de ses nouvelles ; et une référence à des expériences d'observation du comportement enfantin, menées simultanément dans des crèches aux Pays-Bas et aux Etats-Unis dans les années 1970-80 (...ainsi qu'une discussion avec une puéricultrice il y a quelques années, qui m'a conforté dans les conclusions de l'expérience). Mais je suis tout à fait d'accord avec vous que les mécanismes du racisme sont plus complexes. A relire ce passage d'Omale, je le trouve d'une lourdeur démonstrative ; je le réécrirais sans doute différemment aujourd'hui, plus légèrement, mais je n'en changerais pas le sens.

(...)
(à propos d’un recueil de nouvelles consacrées à Omale qui ne paraîtra pas :)
L'éditeur, ISF, a fermé boutique entre-temps. Mais une nouvelle d'Omale paraîtra courant 2005 dans la revue Galaxies. En revanche, le sort des romans est compromis: la disparition de la collection Millénaires le mois dernier et les faibles ventes des deux premiers volumes d'Omale risquent de sonner le glas de la série - au moins pour les années à venir. La série renaîtra peut-être ailleurs... Bref, wait and see!
(...)
Cordialement,
Laurent »


Eh non ! je n’avais pas noté la référence à Philip José Farmer. Dans l’immensité d’Omale, il doit bien y avoir d’autres clins d’oeil qui m’ont échappé...
Je suis d’accord avec Laurent Genefort pour dire que les enfants, lorsqu’ils sont très jeunes, ne sont pas spontanément racistes. Mais je pense aussi que les comportements de préférence pour les proches sont naturels chez l’être humain (1). Après tout l’homme a vécu pendant des centaines de milliers d’années dans des communautés de taille réduite dont les membres étaient certainement tous plus ou moins apparentés. Nous ne sommes pas différents de nos ancêtres de l’Age de pierre. Ce sentiment naturel peut très bien déboucher sur une idéologie proprement raciste si l’Etat et ses serviteurs y trouvent leur intérêt.
Pour revenir à la Science Fiction, il n’ira sans doute pas de soi pour tout le monde de considérer comme étant nos égaux des extraterrestres intelligents - si nous en rencontrons un jour - ou des machines intelligentes.
Sinon, il est clair que l’édition française de Science Fiction ne se porte pas très bien. Cela dure depuis vingt ans et il n’y a pas de signe de changement à court terme. La Science Fiction littéraire reste essentiellement une petite niche s’adressant à des passionnés. Je regretterai la disparition de la collection « Millénaires » de chez J’ai lu. La maquette était très réussie, les livres agréables à manipuler, les textes proposés souvent très intéressants et les prix raisonnables.

Sylvain

(1) : Voir par exemple « Comment fonctionne l’esprit » de Steven Pinker (éditions Odile Jacob, 2000) en particulier le chapitre 7 : « Les valeurs familiales ».

 

 
   
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