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Urgesat ! Science Fiction

 
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Sylvain



 
 
 

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7.7.03
 
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James E. Gunn : « Kampus »
Edition Albin Michel, collection Super+Fiction n°8 (1980).
Edition originale : « Kampus » (1977).
Traduction : France-Marie Watkins.

« En réalité, la condition humaine la plus naturelle, si nous définissons par « naturel » ce qui a le plus prévalu, c’est la faim, les privations, la pauvreté, la maladie et une mort prématurée. Peut-être est-ce la rareté de ces conditions naturelles qui force nos réformateurs à protester. »
« Le carnet de notes du Professeur » (« Kampus », page 129).

James Gunn est né en 1923 à Kansas City dans le Missouri. Il a été journaliste, critique, écrivain et surtout professeur à l’Université du Kansas où il enseigne l’anglais et la Science Fiction (il est « director of the Center for the Study of Science Fiction »).
Comme écrivain, il a commencé à publier dans les années cinquante et ses nouvelles ont été rapidement traduites en France où elles ont participé aux beaux jours des deux revues Galaxie et de Fiction.
Ses romans les plus connus sont « Le pont sur les étoiles » (« Star Bridge ») écrit en collaboration avec Jack Williamson et « Le monde forteresse » (« This Fortress World ») tout deux publiés en 1955. Il a également supervisé une volumineuse histoire de la Science Fiction en quatre volumes intitulée « The Road to Science Fiction ».

L’histoire de « Kampus » se place dans un futur proche. Les idées de mai 68 ont gagné et les étudiants radicaux ont pris le pouvoir dans les universités. Les professeurs peuvent être renvoyés par les étudiants, le recteur est régulièrement pris en otage et le diplôme est automatiquement accordé au moment de l’inscription à l’université. Les conséquences sont graves et les campus sont de véritables camps retranchés coupés du reste du monde.

Gavin est étudiant révolutionnaire mais est quelque peu fasciné par la « vraie » culture et le « vrai » savoir. Il va rencontrer un professeur atypique qui fait ses cours « à l’ancienne » en essayant de faire réfléchir ses étudiants sans démagogie. Gavin est tellement passionné qu’avec ses amis il va kidnapper le professeur et après la mort de celui-ci mettre en scène une cérémonie de cannibalisme. Les étudiants vont littéralement manger son cerveau espérant ainsi s’approprier son savoir.

Un peu plus tard, Gavin fera échouer un attentat contre une centrale énergétique organisé par ses condisciples activistes et sera pour cela chassé de l’université.

Commence alors un voyage vers la maison de ses parents chez qui Gavin espère trouver refuge. Déception : ses parents n’ont aucune envie de le voir revenir. Sa mère lui explique qu’elle n’a jamais été faite pour la maternité et que d’ailleurs sa chambre est louée à une jeune fille, Elaine.

Gavin repart avec pour objectif Berkeley sur la côte pacifique, lieu mythique pour les étudiants révolutionnaires. Parti à pied, il est rapidement rattrapé par Elaine qui le prend à bord de sa voiture électrique. Ensemble, ils vont parcourir une bonne partie du pays et faire de nombreuses rencontres.

La société décrite dans ce roman est proche de la notre mais certains éléments nous rappellent que les années 80 ont profondément modifié les Etats-Unis.
Dans ce livre, la société est très désorganisée. Pas de police, pas de justice, pas de tribunaux et seuls les groupes organisés en vue d’une conspiration sont victimes de la répression gouvernementale.
L’énergie est quasiment gratuite, tout le monde a un revenu minimum garanti grâce à la mécanisation de la production des biens essentiels mais on peut travailler si on désire plus. De toute façon, le temps de travail est très réduit et la retraite arrive tôt. Certaines zones géographiques sont cependant en train de revenir à un mode de vie assez primitif alors qu’il subsiste des oasis de savoirs où des savants poursuivent leurs recherches à l’abri de l’agitation du monde.

La conception exprimée dans ce livre est la liberté comme droit de faire à peu près ce que l’on veut quitte à embêter ses voisins, conception bien de son époque où les normes, les habitudes, les lois héritées du passé semblaient trop pesantes.Le problème est qu’il n’y a pas de responsabilité ni d’engagement dans ce futur incertain. Chacun pour soi et tant pis pour les conséquences.

A côté de ça, James Gunn comme quasiment tous les auteurs des années soixante-dix a très peur de la surpopulation. N’oublions pas qu’à cette époque, les fadaises du « Club de Rome » étaient encore dans toutes les mémoires(1). Le danger de surpopulation est d’ailleurs dans ce livre le seul sujet qui mérite qu’on soit responsable (pas plus de deux enfants par femme nous dit-on...).
Ce roman démarre sur les chapeaux de roue et le radicalisme qui régnait à l’époque sur les campus nord-américains est sévèrement critiqué. Mais dans la suite de son récit, l’auteur laisse entendre que ces idées appliquées à l’ensemble de la société ne sont peut-être pas si mauvaises que ça et que l’expérience est sans doute à tenter.

« C’est une expérience dangereuse. Nous ne savons pas si elle réussira ; si elle échoue, elle échouera désastreusement. Nous n’interviendrons pas, car elle peut contenir l’ultime expression du potentiel humain. Peut-être y a-t-il une bonté humaine fondamentale qui pourra s’épanouir en compréhension, en tolérance et en amour. Mais si l’expérience échoue, nous préférons ne pas laisser tous les espoirs humains mourir avec. Il y a d’autres aspirations humaines précieuses en dehors de la liberté, et nous serons ici, préservant l’héritage humain pour que l’homme le retrouve. » (Page 254)
explique le Directeur d’un havre de paix pour scientifiques à Gavin.

Aujourd’hui, avec le recul nous pouvons dire que l'aspiration à la liberté des années soixante et soixante-dix a malheureusement débouché trop souvent sur l’irresponsabilité quand elle ne faisait pas le lit du totalitarisme. Un gagnant provisoire : l’Etat qui ne relâchera quelque peu son emprise sur la société américaine que contraint et forcé dans les années quatre-vingts.
« Kampus » propose donc une vision du futur conservatrice au sens de F. Hayek (2) : la peur du changement d’une part ; l’acceptation de raisonner avec les armes et les arguments de l’adversaire d’autre part. Le résultat est l’impuissance à résister aux évolutions néfastes et l’incompréhension devant ce qui se passe sous nos yeux. Le conservatisme est bien voué à l’échec.

Sylvain

(1) : Voir à ce sujet par exemple « Le mythe du fossé nord-sud » d’Yves Montenay (édition Les Belles Lettres, 2003), chapitre 4 : « Le mythe du sous-développement par le surpeuplement ».
(2) : Voir le texte essentiel « Pourquoi je ne suis pas un conservateur » par Friedrich Hayek disponible ici.

Références :
- « Rencontre avec James Gunn » par Charles Moreau et Richard D. Nolane in Fiction n°295 (novembre 1978).

- « Ce gros et beau roman va faire grincer des dents ! Les « idées » de mai 68 ont triomphé aux USA : les adultes ont cédé parce que parents ; et, parce qu’enfants, les étudiants font un effroyable gâchis, générateur de tyrannie. A Gavin, nouveau Candide, il faudra bien des heurts avec la réalité, et quelques tendresses aussi, pour se débarrasser de sa carapace idéologique. Combien de lecteurs en feront autant ? »
George W. Barlow in « L’année 1980-1981 de la Science-Fiction et du Fantastique », présentée par Jacques Goimard, éditions Julliard (1981), page 88.

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